Quel sens…
Cela fait plus que trois (3) semaines que Maître Jallali est entre les mains invisibles d'un pouvoir, des pouvoirs tous confondus, tous instrumentalisés pour une cause perdue d'avance. Depuis le début, nous avons essayé d'expliquer, voire philosopher pour comprendre le sens de cette séquestration. Mais peine vaine.
En effet comment rationaliser des actes de type primaire, passionnel qui plus est leurs auteurs n'obéissent ni aux lois ni aux fois. Quel sens pouvons nous donner à cette séquestration ? Est-ce pour se venger d'un homme, d'un honnête avocat, d'un ex député apprécié et respecté par ses confrères ? Erreur grossière, car cela ne fera qu'amplifier à son égard les estimes et les respects de ceux qu'ils l'ont connu et côtoyé, il en sortira plus agrandi, plus convaincu de la justesse de ses positions et de la noblesse des causes qu'il a dénoncé et défendu. Est-ce pour se venger des proches de Me Jallali ? Erreur grossière, car la famille Jallali, famille bien ancrée dans la société tunisienne (à Sidi Bouzid et ailleurs) est bien soudée, longtemps bien cuirassée contre ceux et celles qui veulent lui faire du mal. Tout au contraire, elle fait et fera preuve d'une solidarité inébranlable, d'une grande immunisation. Est –ce pour se venger de sa femme en la personne de Mme Rjiba Naziha (alias Om Zied) ? Erreur grossière, c'est une grande dame, « majeure et vaccinée » depuis des décennies, dame de libre pensée, indomptable et bien déterminée à défendre les causes nobles.
Manigance et manœuvre d'arrière cour pour la déstabiliser et la faire renoncer à son combat pour la liberté et toute les libertés, se sont avérés et s'avéreront improductives, futiles et stériles. Tout au contraire, elle se défendra bec et ongle avec plus d'ardeur et de courage pour sa famille et pour toutes les familles tunisiennes. Est –ce pour faire peur aux autres tunisiens et tunisiennes et ainsi envoyer des signaux aux autres ? Erreur grossière, car à ma connaissance, ce n'est pas par cette séquestration que le pouvoir ferait régner la peur et la terreur. Il a toujours utilisé d'autres moyens, d'autres forces beaucoup plus expéditives, beaucoup plus répressives qu'une « banale et indolore » séquestration. Longtemps une grande partie des tunisiens et tunisiennes a incarné la peur et la terreur, mais longtemps aussi qu'une autre partie des tunisiens et tunisiennes de la race de Me Jallali et de sa femme Mme Rjiba Naziha (alias Om Zied) a incarné le courage et la résistance envers l'injustice et l'oppression. Et ce n'est pas cette péripétie qui leur fera plier l'échine. Punition individuelle, collective, par opportunisme ou par excès de zèle des courtisans inquisiteurs est, à mon sens, une erreur grossière, une gourde.
Exploiter un accident mortel, dans le quel Me Jallali est aussi une victime directe, pour lui régler des comptes à lui et à ses proches, au lieu d'enquêter et par conséquent remédier au carnage et fléau que connaissent nos routes et nos autoroutes, est une preuve tangible de la bassesse et du simplisme de ses auteurs. Ah… s'il existe une bourse des cerveaux, j'irai m'en servir et en greffer des bons et intelligents chez certains acteurs et régisseurs du pouvoir.
Fathi Jerbi
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Dans la presse tunisienne le 21ème anniversaire du « Changement » médico-constitutionnel, qui a conduit Ben Ali à la tête du pays, le 7 novembre 1987, est dignement fêté par les… thuriféraires.
On savait déjà que les médias tunisiens pullulaient d’incorrigibles laudateurs. Cela dit, la situation est encore plus cocasse à la veille d’anniversaires officiels « fêtés » en grande pompe. Morceaux choisis : (Remarque importante : Chakchouka tunisienne décline toute responsabilité liée à d’éventuels arrêts cardiaques causés par des fous rires incontrôlés chez certains internautes peu habitués aux délices de la presse tunisienne )
— « Pour Ben Ali, la démocratie ne s’improvise pas, elle est une construction, une adaptation constamment remise en état où elle doit assurer aussi bien le bien-être que l’ordre public et la paix civile. Vingt ans de Changement ouvrent la voie à la 21e année, avec un lot d’acquis et une croissance à évolution constante taillée par le labeur du peuple plutôt que par des richesses naturelles. Par ailleurs, ce Changement a consacré des principes de gouvernance où il s’agit d’assurer une meilleure gestion des fonds publics, un développement global pour toutes les régions, le renforcement de l’enseignement, de l’éducation et des acquis sociaux. Le Changement s’est traduit par une stratégie plutôt que par une doctrine et une dynamique, plutôt qu’un dogme, où les impératifs économiques et sociaux devaient évoluer en ligne parallèle car la justice sociale exige l’aptitude au changement ». “Article” rédigé par le Dr Taha Zinelabidine dans La Presse (sorte de Pravda tunisienne) du 6 novembre 2008.
— « Au concret, la communication, grâce aux réformes et aux encouragements, récolte les dividendes du Changement. La vision du Président Ben Ali s’accomplit et la Tunisie de demain se construit à grands pas ». “Article” écrit par Taoufik Habaïeb, communicateur, diffusé dans La Presse le 6 novembre 2008.
— « Le rappel est important en ces temps de festivités de célébration de l’anniversaire du Changement du 7 novembre 1987, car il a fondé cet acte fondateur et représenté son essence. Il en a constitué aussi le conducteur. D’ailleurs, la politique contractuelle impulsée par le Président Ben Ali dès le début des années 1990, dans la foulée d’un redressement de la situation économique et financière du pays, reflétait déjà cette philosophie et la démarche qui lui sera constamment sous-jacente : l’homme est l’instrument et la finalité de toute œuvre, l’acteur et le bénéficiaire dans le changement de sa situation, morale et matérielle. Et le Tunisien, avant toute chose, indépendamment de sa condition ou plutôt de toutes ses conditions. Le Renouveau, 6 novembre 2008, Houcine Ben Achour
— « La Tunisie a réussi, grâce à la vision prospective du Président Zine El Abidine Ben Ali concernant l’évolution de la situation internationale, à instaurer une politique étrangère marquée par le réalisme et la modération, ce qui a conféré la crédibilité et l’efficacité requises à l’action diplomatique tunisienne dans les différentes instances internationales et renforcé la capacité du pays à polariser de nouveaux appuis à sa marche sur la voie de la croissance et de l’invulnérabilité ». Le Renouveau, 6 novembre 2008, Article non signé
— « Défilé de jeunes à Tunis (…). En tête du défilé, des jeunes portaient haut un portrait géant du Président Zine El Abidine Ben Ali et le drapeau national ainsi que des banderoles et des affiches exprimant l’allégeance à la Tunisie, la fidélité au Chef de l’Etat et la grande satisfaction pour l’acceptation par le Président Zine El Abidine de se porter candidat à l’élection présidentielle de 2009. » Le Renouveau, 6 novembre 2008, Article non signé.
Mohamed Ettaieb
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