08‏/12‏/2008

Combattre le terrorisme d'Etat par le rire

Quand ils sont venus prendre les nationalistes, je n’ai rien dit : je n’étais pas nationaliste
Quand ils sont venus prendre les gauchistes, je n’ai pas bougé le petit doigt : je n’étais pas gauchiste
Quand ils sont venus prendre les islamistes, j’ai laissé faire : je n’étais pas islamiste
Et quand ils sont venus prendre ce qui restait, ils n’ont rien trouvé
« ettounsi »,
d’après Martin Niemler- Ouvre les yeux, âne bâté ! Regarde devant toi ! Ne vois tu pas que je chausse du 39 au pied droit et du 41 au gauche ?- Excuse-moi, mon frère, c’est que j’étais distrait. Je ne me sens pas en forme depuis le référendum. Si tu veux, voici mes chaussures , prends les et défoule-toi avec Tu pourras me les rendre demain.- Excuse-moi, excuse-moi… c’est tout ce que vous avez appris, vous autres tunisiens ! Il ne serait pas étonnant que la télé nous sorte le ministre de l’intérieur pour nous dire : « Mesdames, mesdemoiselles, messieurs, excusez-moi, je me suis trompé dans mes comptes : le référendum a été un véritable désastre. » ou bien qu’on nous sorte Raouf Kouka pour nous dire : « Souriez ! C’était la caméra cachée du ministère de l’intérieur ! »- Je t’en conjure, fiche-moi la paix et arrête ces salades. Vous ne vous en prenez qu’aux plus faibles alors que Zaba, même s’il vous pisse dessus, vous restez de marbre !- Attention ! Tu dépasses les limites ! Ton Zaba, je ne l’ai ni élu ni référendé !- Alors il les a d’où, ses 99,52% ? Ils lui sont peut-être tombés du ciel ? N’est-ce pas plutôt à cause des traîtres de ton acabit, destourien de merde ?A peine prononcé le qualificatif de « destourien de merde » que s’engagea une effroyable bagarre qui faillit mal finir, ne fusse l’interposition de deux passants :- Allez ! Calmez-vous ! Ecoute, toi tu t’occupes de celui-là et moi je prends celui-ci.- Que nenni ! C’est moi qui vais m’occuper de celui-ci. Tu prendras l’autre. Tu ne m’auras pas : tu ne veux pas qu’il te salisse avec le sang qu’il a sur ses vêtements !- Vous alors, les arabes ! Vous faites toujours travailler votre tête !- Pas toujours, en vérité. Car sinon, comment un minus comme le locataire du palais de Carthage peut-il bien se foutre encore de nous ?Pendant que nos deux passants discutaient de la santé mentale et du moral de la populace, ça avait repris de plus belle avec les deux autres lascars, comme s’ils se battaient pour un héritage ou avaient joué ensemble un bulletin gagnant de Promosport. Pire encore, les deux qui étaient sensés séparer les belligérants en vinrent eux aussi aux mains quand ils découvrirent que l’un d’eux était UGET et l’autre UGTE qu’ils ne purent se mettre d’accord sur le responsable de la vente à crédit de l’université aux destouriens et toute personne qui passait par là recevait son lot de gifles et de coups de pieds. Personne ne pouvait arrêter la bataille : les cœurs étaient trop pleins.
Le temps passa, chacun amena ses cousins, les habitants de son quartier et ses travailleurs à l’étranger pour l’aider à donner une leçon aux traître destouriens du 99,52%, la bagarre empira jusqu’à ce que les nouvelles parvinssent au palais. Le président convoqua sur le champ un conseil ministériel restreint - Qu’est-ce qu’il y a ? Qu’avez-vous ? Qui ? Comment ? Tous ensemble pour .. le machin truc, c’est quoi déjà ? la Tunisie !- Monsieur Ezzine, s’il vous plait, faites au moins une fois dans votre vie une phrase correcte ! Vous n’êtes pas dans un poste de Police !- Viens ici, toi, Abdelwahab de machin truc, c’est quoi ton nom déjà ? Ben Abdallah. Fais-lui une c’est quoi déjà, machin truc correcte.- Monsieur M’henni, le président veut savoir à quoi rime tout ce tintamarre.- Ce ne sont pas mes oignons ! Je ne suis pas responsable de la sûreté, moi ! Nous nous sommes mis d’accord depuis le début : je prends mon pied avec la police de la circulation, les comités des cités et les caisses de toute nature : des courges aux patates du marché de gros en passant par les urnes de référendum.- Qu’est-ce qu’il a dit ? Le truc machin, l’âne a mordu dans une courge ? Quoi ? Mais où il est cet âne de machin truc Dali ? Ce machin , l’autre celui dont le fils anime le truc, machin chouette du mari de ma fille, celui du foot, Chiboub Sport ?- Vous voulez dire Mohammed Ali Ganzoui, Monsieur Ezzine ? Je suis là, assis près de vous.- Je ne t’avais pas reconnu, raclure ! Pourquoi ton visage est, comment dire ? , jaune ? J’avais cru que tu avais, c’est quoi déjà ? une jaunisse de ce pays, là, le machin, Chine, capitale du machin truc Japon ou la Coréee si mes souvenirs sont bons ?- Monsieur le Président, je vous en conjure, retenez-vous ! Ou bien lâchez-moi et laissez moi ouvrir un cabinet : les malades, il n’y a que ça dans le pays à cause de tes conneries !- Bon débarras ! Tu te crois machin truc quoi indispensable ? Mais tu peux toujours courir ! Je ne te lâche pas ! Je vais te mettre au poste de c’est quoi déjà ? ministère du machin de l’intérieur jusqu’en 2014. Ca t’apprendra la machin chouette politesse !- Et moi, monsieur Ezzine, quand est-ce que vous me chargerez de l’ambassade de Tunisie en Italie ?- Ecoute, Dali, mon fils. Ton dossier est machin noir et tu as des antécédents judiciaires et les comment on les appelle ? traîtres à la truc machin patrie veulent t’avoir mort ou vif. Reste près de moi, tu seras une sorte de machin , c’est quoi déjà ? ambassadeur d’Italie en Machin truc Tunisie, c’est mieux pour toi.- Quelles sottises ! S’il vous plaît, revenons au vif du sujet ! Dali mon ami, prête-moi quelques uns de tes serpents que je mette un peu d’ordre dans le pays : ça commence à sentir le roussi !- C’est la meilleure ! Tu crois que si j’avais assez de policiers, je ne t’en prêterais pas ? Ce ne sont que pure vanité terrestre !- Alors où sont ces machin truc 130.000 machin chouette, comment on les appelle déjà ? policiers au service de c’est quoi déjà son nom ? la Tunisie ?- Qu’est-ce que tu as, M’henni ? Qu’as-tu à imiter notre président ? Eh ! Bien, mon cher, nous avons envoyé nos oiseaux à Bousalem pour encercler cette trentaine de la société civile qui veulent libérer Jendouba- Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a ? Qui ? Comment ? 130.000 pour 30 !!! Ne me dis pas que tu leur as envoyé la brigade canine aussi ?- Calmez-vous, monsieur Ezzine. Ils sont en réalité plus que 30 mais Dieu lui pardonne, à ce journaliste belge, Baudouin Loos. Il m’a eu avec ses questions et nous a tourné en dérision partout dans le monde.- Donc ils sont machin plus ou truc moins ? La machin truc opposition, la vraie ?- Plus que moins que nous nous imaginions, monsieur le Président.- Ecoute moi, toi machin, comment tu t’appelles déjà ? Ce truc de je ne sais pas quoi, diplomatie de mes bottes ne marche pas avec moi ! Combien y a-t-il d’opposants en elle s’appelle comment déjà ? Tunisie ?- Approchez-vous, je vais vous le chuchoter : secret d’état.L’homme tomba dans les pommes, comme si un train lui était passé dessus ou le nouveau siège du RCD s’était écroulé sur lui. Heureusement, on lui rappela rapidement l’immunité à vie du 26 mai 2002 , sinon, il se serait tiré et aurait demandé l’asile politique dans l’endroit le plus sûr au monde : les grottes de ça s’appelle comment déjà ? Le truc de la lutte contre le terrorisme américain, ce machin de Ben Laden ? Kandahar de l’Afghanistan !Appel à toutes les âmes charitables et aux militants pour la liberté du monde entier :Le truc, qu’on nomme Ettounsi de ce machin Tunezine est dans un état pitoyable et commence à dérailler parce qu’il va avoir à supporter comment il s’appelle déjà ? Zine El Abidine Ben Ali, alias zaba, pour encore 12 années.Nous prions ceux qui le retrouveront de le remettre au plus proche poste de Police avant qu’il ne se fasse quelque bêtise.
Ettounsi de TUNeZINE