Suivi des Condoléances officielles du SG du RCD à la famille Trabelsi et de la Tribune de B. Trabelsi
Le tout nouveau Secrétaire général du parti au pouvoir, le Rassemblement (..) constitutionnel (..) Démocratique (..), Mohamed Ghariani, frais émoulu de la Présidence de la République, véritable ENA national bis et passage obligé pour la très haute fonction publique de l'Etat, de la Police et du Parit, présente ses condoléances à la famille Trabelsi. Et Ghariani le fais savoir aux lecteurs de l'organe du parti Al-Hurria, versions papier et en-ligne. Mais le journal du Néo-Destour, héritier d'Al-Amal fondé par feu Habib Bourguiba et ses compagnons de la Libération, ne précise pas en quelles qualités le défunt mérite les condoléances du parti au pouvoir, héritier par ailleurs, nous dit-on, du parti de l'Indépendance!
Quel a été l'oeuvre de Tarek Ben Moncef Trabelsi, pour l'Indépendance, pour la République ou même pour ce que la presse appelle pompeusement le "Changement"?
Les condoléances de l'organe du parti au pouvoir nous informent de la compoisiton et des alliances de la famille du défunt, ainsi que de l'adresse de sa demeure ci-bas, dans la très chic banlieue de la Marsa. Mais Al-Hurria (Liberté en arabe !) ne nous donnes guère d'idées sur son personnage ni son parcours, alors que le SG du RCD élève ledit défunt au rang de personnalité nationalité, forçant le respect et l'inclinaison de la Nation, alors que des centaines de compagnones de la Libération et des bâtisseurs de la République nous quittent tous les mois sans qu'aucune autorité de l'Etat ou du parti au pouvoir n'évoque leurs souvenirs!
Cette mise au point n'enlève en rien au droit du défunt en question de reposer en paix ni celui de sa famille de l'enterrer dans la sérénité et la compassion qu'exige un tel événemnt douloureux. Mais, ni la République ni le parti qui dirige son gouvernement ne doivent en être associés sous aucune forme que ce soit.
Certes, tout mort a droit au respect de sa mémoire, et point d'insultes à nos morts, en application des perceptes de notre noble religion, mais Ghariani, Al-Hurria et le RCD vont trop loin en présentant les sondoléances de la Nation pour la mort de l'un des enfants de la Tunisie pour sa simple parenté lointaine avec la belle-famille présidentielle. La Tunisie n'est plus une monarchie depuis le 25 juillet 1957 et les "Privilèges princiers" ont été abolis, il y a plus d'un demi siècle, par le Décret du 31 mai 1956, signé feu Habib Bourguiba, alors Président du Conseil, "abolissant les privilèges de la Famille Royale et considérant ses membres comme des citoyens ayant les mêmes droits et les mêmes devoirs que tous les autres membres du peuple", première d'une série de réformes qui ont transformées la Tunisie et ont permis son accès irréversibe à la modernité (unification des tribunaux et mise en place du système judiciaire national, tunisification de l'administration, de la police et des armées, adoption du régime juridique de la nationalité, promulgation du code du statut personnel, abolition de la monarchie et proclamation de la République par vote pacifique et unanime de la Constituante,...)
Outre les condoléances 'nationales' de Ghariani à une personnalité ordinaire de la belle famille présidentielle, Belhassan Trabelsi, beau-frère présidentiel encombrant, signant par ses initiales B.T (sans doute pour "Banque de Tunisie", la Banque qui vient de passer sous contrôle des Trabelsi, aidée dans leur basse besogne par Alya Abdallah, encombrante épouse de l'encombrant Ministre de la propagande Abdallah, encombrant conseiller et 'homme' de main de l'encombrante seconde épouse de l'actuel chef de l'Etat), publie, ce matin, une Tribune: "La crise financière sur la Tunisie: Quel impact sur l'économie tunisienne", sans préciser ses qualités, en première page de La Presse de Tunisie, organe du gouvernement, fondé au début du siècle dernier par Henri Smadja, complice d'Albert Camus dans l'aventure de Combat, puis organe du gouvernement de la République tunisienne depuis sa nationalisation, par feu Habib Bourguiba, intervenue dans les années 1960. Les pères fondatuers de La Presse de Tunisie, ses plus belles plumes et ses fidèles lecteurs doivent vivre en ce 21 octobre 2008 leur pire acuchemard de tous les temps.
"La République a été privatisée au profit des tripolitains" est une constatation qui revient de plus en plus dans la bouche de nombre de tunisiennes et de tunisiens, de différents bords politiques, philosophiques ou sociaux. Morts et vivants, les Tripolitains ont pris d'assaut notre République. Et une presse aux ordres du Chef, de son Parti, de sa Police et de son Palais, glisse sans que personne ne s'en rende compte vers une presse du Clan Trabelsi, celui de sa seconde épouse. Ce clan est connu pour ses agissements et ses connexions maffieux, dignes de la pègre des Causa-Nostra (Notre Cause) et autres Stidda, ou Loro-Causa (Leur Cause) pour être plus précis.
Cette main-mise extrêmemnt dangereuse du clan des Trabelsi-Causa sur les médias, après celle qui leur a permis de s'accapparer les richesses du pays, ses institutions et son économie exige un sursaut citoyen dépassant les clivages partisans, comme les nôtres l'ont récemment démontré à Redeyef, Moularés, Metlaoui et dans l'ensemble du bassin minier de Gafsa.
Abdel Wahab Hani