04‏/09‏/2008

Le pélerinage du sage 3/4


Le premier Citoyen

Ce qui est chez Dieu, n’est pas loin derrière les palmiers. Un homme noir, complètement nu s’approche de Hakim ; je présume qu’il est cannibale. La capitale Nawaat est sur le territoire d’une tribu de cannibales, d’où son nom : La République Islamique des Cannibales.
L’homme noir, voit en Hakim un gibier, ni plus ni moins, alors que ce dernier cherche à lui couvrir les fesses. Ces dents bien aiguisées font peur à Ghoulem, Kais a compris que son maître peut être un bon met pour toute la tribu. Sans hésiter, il s’attaque au postérieur du noir mais un coup de pattes de Ghoulem le remet à sa place.

Hakim n’a pas d’autre idée que de créer la première prison de Nawaat, voilà qu’il attache le noir au tronc d’un palmier. Comment peut-on être Hakim et ne pas savoir se défendre. Le lendemain, Hakim nomme le noir, lui donne une identité et un passeport verdâtre bien sûr. Son nom est tout simplement Rahma : dans la logique de Hakim, cet homme noir là présente une offrande du ciel, donc Dieu a envoyé Rahma pour sauver Hakim et sa république de cannibales.

Rahma commence à apprendre l’arabe, à prier bien sûr ensemble mais aussi à manger toujours après Hakim. Petit à petit il devient le serviteur de son maître. Hakim augmente sa confiance en lui-même, il s’est rendu compte que toutes ces démarches sont justes, la preuve, c’est que Dieu lui a envoyé un soldat. Il commence la construction de la première mosquée, grande, jolie, spacieuse et bien sûr avec l’incontournable minaret vert.

Au pays des Cannibales

Rahma conduit la caravane vers le pays des cannibales, tous ces noirs doivent prier derrière Hakim. Il présente son maître au chef de la tribu, qui refuse les propositions de Hakim d’entrer dans la religion musulmane. Hakim observe, son arme cachée derrière son dos, et quand le chef a voulu quitter le lieu, Hakim lui place son grand couteau au milieu de son dos. Tous les autres cannibales se mettent à genoux devant Hakim. Le jour même, il devient le chef suprême de cinq cents cannibales. De retour à la capitale Nawaat, il rencontre une caravane de chameaux. Sans la moindre hésitation, Hakim ordonne aux cannibales d’attaquer le berger et de prendre ses bêtes. Le berger est mis en prison, sinon des informations peuvent arriver au monde extérieur, Hakim veut fermer la république des cannibales, jusqu’à ce qu’il reprenne ses forces et nomme un ministre des affaires extérieures.

Hakim ne marche plus à pieds comme les noirs, mais il est transporté assis sur un trône construit par des roseaux de canne à sucre. Nous ne sommes pas loin du Nil vert, en plein Soudan. Donc il est arrivé au point décisif de son combat et de son rêve. Les femmes sont là, les enfants sont là, la vie est là, la nourriture est là, l’armée est là, la force aussi est là. La porte du Jihad est grande ouverte.

Hakim a gagné toutes ses guerres, enseigné tous ses connaissances, et a parcouru tous les territoires du grand sahara. Sa république s’étend sur des millions des kilomètres carrés. Son armée est la plus forte, la plus entraînée et la plus efficace. Il attend le jour J. Il dort bien, il pense bien. C’est impressionnant de voir Hakim dormir sur un lit fabriqué à l’aide de cannes à sucre et couvert par de la soie. Le monsieur dort sur un lit trop confortable, doré et en plus, flottant sur l’eau de Nil. Le lac vert de Hakim est un paradis sur terre. La nuit, ses serviteurs l’emportent sur son lit dormant comme un bébé. Les gardiens et les agents l’entourent accompagnant le lit- trône. Sur les petites vagues et la musique de l’eau, Hakim dormait pour des dizaines de kilomètres, il voyageait même en dormant...la nature annonce l’arrivée d’un grand monsieur sur terre, la nature annonce un rêve.

Voici de quoi il rêve cette nuit d’octobre :

Hakim est debout en plein Sahara, il marche doucement entre les dunes de sable brillantes. Tout à coup, tout se transforme autour de lui, la nature se métamorphose pour que Hakim se trouve entouré par des arbres, des fleures et du gazon, en fin un vrais printemps qui s’installe. Il avance doucement vers un arbre, là ou une gargoulette est attachée au tronc de cet arbre magique. Le poignet de la gargoulette est doré, la corde qui l’attache est en bronze. Hakim à les yeux ouverts, le visage vif et la poitrine presque transparente. Ses battements du cœur font vibrer les branches des arbres pour qu’un petit vent souffle doucement pour faire propager l’odeur de jasmin. Il avance vers cet arbre pour qu’il touche la gargoulette. Elle est froide, humide et magique. Il la prend entre ses mains pour boire tout le lait à l’intérieur. La gargoulette est vidée dans son ventre.

Autour de lui, la nature se prépare encore une autre fois, mais cette fois-ci, d’une façon plus magique que la première, les fleurs se transforment doucement en des fruits murs. Aucune fleur n’est perdue. Toutes sont fertilisées. Les branches des arbres sont devenues si lourdes, qu’elles se penchent vers le sol humide pour le toucher en le caressant. Toutes ces pendules en fruits murs présentent des lustres extraordinaires. Les oiseaux applaudissent avec leurs ailes, les abeilles et tous les autres insectes ont formé le plus grand groupe musical. Hakim est en train d’écouter la plus belle symphonie qui puisse exister au monde.

Entre ces arbres fruitiers, ces palmiers et ces fleurs, un chemin s’ouvre devant les yeux de Hakim, un chemin de soie, couvert par les ailes des oiseaux. Un homme sans cortège marche en direction de Hakim, cet homme est impossible à décrire, vu qu’il présente le seigneur de tous les seigneurs, il n’est autre que Mohamed Ibn Abdellah Ibn Abd El Moutalib (SAS). Hakim de l’autre côté cherche avec tous les moyens de découvrir son visage, sa beauté et sa bonté. Il fait allonger son cou au maximum, il fait aussi ouvrir ses yeux au maximum, mais ses pieds sont fixés à terre comme s’il ne peut bouger de sa place. Hakim est devenu comme une pendule fixée aux pieds.

Il cherche à voir le visage de Abal-Kacem (SAS), mais les feuilles et les fruits des arbres couvrent le bon visage, comme si le grand monsieur est protégé par la nature elle-même. Hakim n’arrive pas à faire le plein de ses yeux. Hakim n’arrive pas même à sentir son odeur, il n’y avait ni rideaux, ni barrières entre les deux hommes. Hakim commence à trembler, il tombe par terre trompé dans la sueur, il pleure, il pleure sa chance ratée de n’avoir pu regarder le plus beau visage sur terre...Hakim à genoux..., il cache son visage avec ses grandes mains, il continue à pleurer...Il pleure, il pleure...Juste au moment où il n’a plus de force, il tombe par terre à plat-ventre. Hakim a raté sa plus grande chance : celle que jamais, jamais quelqu’un autre que Kacem ne lui a donnée.

Le réalisateur : « Je ne peux pas aller plus loin avec toi cher ami ; j’ai tout fait pour que tu sois honoré, bien accueilli. J’ai voulu de tout mon cœur te donner cette chance de voir notre prophète Mohamed (SAS). Mais tes forces et tes pieds t’ont trahi. »

Ici le rêve de Hakim est terminé. Pour finir il tombe dans l’eau froide et découvre qu’il est encore en vie, entouré par ses gardes et ses serviteurs. Ils l’ont pris à la maison totalement en désordre. Hakim tombe malade, il n’arrive pas à comprendre comment il a pu rater de voir Mohamed (SAS). Alors, il commence à donner toutes les interprétations possibles et impossibles de son rêve. N’importe qui ne peut voir le prophète Mohamed, même dans un rêve. Il faut être vraiment si noble et si croyant et si sage. Hakim arrive à se convaincre qu’il lui manquait quelque chose ; peut être de la sagesse, du courage, de la détermination, de la directivité, de la noblesse. Hakim a cru dans son rêve, vu qu’il découvre qu’il peut réciter les 60 Hizb du Coran par cœur, autre fois il n’avait pas ceci...
A Suivre...
Kacem 19-07-2004

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